Histoire géographie - Faune et Flore

Début 2022, le conseil municipal a adopté le plan d’aménagement forestier présenté par l’ONF pour la période 2022–2041. Ce document est un document contractuel obligatoire qui règle la gestion de notre forêt rattachée au régime forestier. Les parcelles privées ne sont pas concernées par ce plan.

La forêt occupe 75 % de la surface du territoire de la commune soit 21 km2 sur 28 km2. Une grande partie de cette forêt appartient au domaine communal. Au total la forêt publique occupe 12,65 km2. Sur la carte qui suit on voit qu’elle se compose de plusieurs tenants mais qu’elle se situe surtout à l’Ouest dans des parcelles facilement exploitables par leurs faibles pentes. (Bois de Puthod et Forêt d’Echallon) et à l’Est (vallée de la Semine).

Notre forêt communale n’est pas une forêt très diversifiée. Trois espèces prédominent : 40 % ses arbres sont des sapins pectinés, 29 % des épicéas et 29 % des hêtres. La forêt communale d’Échallon a été aménagée pour l’exploitation forestière Les résineux sont destinés aux charpentes et les feuillus surtout au chauffage. La forêt est depuis des siècles la richesse de la commune. Dans le plan d’aménagement précédent, elle a rapporté en moyenne 146 000 € par an au budget de la commune.
En forte baisse puisqu’elle rapportait plus de 300 000 € en 2010 pour 35 000 en 2020 (et 216 000 € en 2021 – voir article sur le budget). D’ailleurs une forêt publique, c’est aussi des investissements et de l’entretien, de l’ordre de 20 000 € par an en moyenne.

Certaines zones de notre forêt publique échappent à l’exploitation parce qu’elles sont protégées à diverses titres : c’est le cas des parcelles du site classé du Lac Genin, des falaises des Roches du Peret (arrêté de biotope des oiseaux rupestres), du plan de protection du Sabot de Vénus et de l’Orchis musc, des captages d’eau...

Notre forêt est actuellement en crise sanitaire. Chacun en regardant le Bois de Puthod voit les épicéas séchés que les coupes forestières ne parviennent pas à éliminer à temps. Les derniers épisodes de sécheresse estivale ont multiplié les attaques de scolytes. Les épicéas sèchent. Beaucoup sont malgré tout vendus en urgence. La forte demande en bois leur donne encore une valeur marchande même si celle-ci a baissé.

Notre département est très touché par ces menaces dues au changement climatique. La forêt d’Échallon est donc menacée. L’ONF expérimente des solutions qu’elle préconise ici aussi :

• Augmenter la diversité des essences dont certaines sont encore à l’expérimentation,
• Favoriser la mixité et le mélange résineux-feuillus,
• Développer la régénération naturelle pour valoriser l’adaptation locale des arbres en préservant les semenciers qui résistent bien,
• Baisser les densités pour préserver la ressource en eau...

De 900 à 1100 m (étage montagnard), les épicéas seront récoltés en priorité. Sapins pectinés et hêtres resteront les espèces principales. Les feuillus en régénération naturelle seront encouragés.

De 530 à 900 m (étage collinéen), au fur et à mesure des coupes, l’épicéa et le sapin pectiné deviendront des espèces d’accompagnement. Seul le hêtre restera espèce principale. Les semis naturels seront privilégiés notamment les semis de feuillus diversifiés. Des travaux sylvicoles aideront l’installation de nouvelles essences de feuillus (érables, chênes sessiles, espèces adaptées au changement climatique en cours d’expérimentation...)

Des zones « évolution naturelle » dans les parcelles et 3 ilots de sénescence sont réservés. Des arbres morts ou à cavités visibles seront maintenus dans chaque parcelle.

Le plan prend en compte les fonctions sociales de la forêt. Comme cadre paysager et cadre de vie d’abord. Comme lieu d’activité ouvert au public, comme lieu de loisirs et de détente pour les promeneurs, vététistes, chasseurs ou ramasseurs de champignons dans le respect de tous les usagers professionnels ou non. La forêt doit rester un lieu de calme et de détente ouvert à tous.

À noter que notre commune continue de pratiquer l’affouage. Cette pratique consiste à faire profiter deux affouagistes associés de 10 m3 de bois sur pied, à charge pour eux de couper les arbres marqués par l’ONF et de sortir les grumes. Cela permet d’éclaircir les futaies en privilégiant certaines espèces et d’entretenir la forêt.

La volonté des deux partenaires (ONF – Commune) est de gérer notre forêt publique de façon plus durable en renforçant la biodiversité végétale et animale. Elle gardera pourtant sa fonction de production de bois marchand qui est une ressource indispensable à notre budget communal.