Histoire géographie - Faune et Flore

Évolution de la place d'Échallon du 19e siècle à nos jours

Organisateur :

L’exposition sur l’Évolution de la place s’est tenue le vendredi 9 et samedi 10 avril 2022 à la salle des fêtes. Elle a connu un grand succès. Elle a accueilli près de 300 visiteurs très intéressés par l’histoire du village.

La visite de l’exposition a commencé le vendredi à 13h30 avec les élèves de CE2, CM1, CM2 de l’école Échallon-Belleydoux accompagnés de leur maître Arnaud. Les 31 élèves séparés en deux groupes ont pu visionner un film documentaire sur Échallon puis écouter la conférence, adaptée, animée par M. Anthony PINTO, historien-conférencier sur l’histoire du village. Pendant ce temps l’autre partie des élèves par groupe de quatre étaient pris en charge par les membres de l’association G.P.É.E. pour les initier à la construction d’un arbre généalogique et leur donner des explications sur les différents panneaux retraçant l’évolution de la place du village depuis le 19e siècle.

 

Ils ont pris des notes pour répondre au questionnaire à choix multiples proposé en classe la semaine suivante. Les enfants se sont montrés intéressés, attentifs et très disciplinés. Ils ont parlé de l’exposition à la maison et en ont fait la publicité. Ils ont pu répondre sans problème au quiz.

 

Les adultes ont suivi à partir de 17h00 la visite de l’exposition. À 18 heures ils ont assisté à la conférence sur l’histoire d’Échallon mettant en lumière certains aspects de celle-ci avec en préambule le film documentaire sur le village.

 

Samedi les visiteurs du village et des environs se sont succédés sans interruption de 10 heures à 18 heures. Ils ont pu prendre connaissance des quatre thèmes illustrés sur les différents panneaux : L’église, la maison commune-école de garçons, l’école des filles et la poste et la place et ses commerces. Un diaporama préparé par Maurice récapitulait les quatre thèmes abordés grâce au visionnage d’anciennes et récentes photos, cartes postales.

 

La place et ses commerces

La petite place du hameau principal d’Echallon à Miribel, ainsi qu’en atteste le plan de 1840, considérablement agrandie à la fin du 19ème siècle accueillait deux foires importantes en juin et septembre.

 

Ces foires se tenaient sur deux secteurs distincts. Sur l’un, du côté « monument », on discutait le négoce de produits, linge, matériaux, outils, alors que sur l’autre se discutait davantage la vente d’animaux, de bétail, et plus particulièrement des ânes, dits « bourriques », qui donna le surnom des habitants d’Echallon. Ce marché se tenait plus du côté « église ». Les anneaux métalliques scellés sur le mur de l’église pour attacher les bêtes en témoignent encore aujourd’hui.

 

Des commerces de débit de boissons, cabaret, quincaillerie, animaient ce lieu d’échange. Le monde moderne à transformé ces derniers, mais la place reste malgré tout un lieu de rencontre.

 

Des édifices comme l’église, pourtant reconstruite à quelques mètres de sa prédécesseure, la mairie, ancienne maison commune, l’école de filles, qui se partageait aussi avec le bureau de poste, demeurent des éléments emblématiques de cette place.

 

Bien sûr le modernisme a modifié le paysage, comme l’enlèvement du poids public, devenu inutile, le déplacement du monument aux morts et la construction d’une épicerie à côté du presbytère en 2020, mais l’âme du village reste bien au cœur du village et donc sur la place du village.

 

La maison commune - École de garçons

La maison commune, terme employé à partir de la Révolution française avant celui de mairie, abritait le maire, son conseil, ses services ainsi que l’école de garçons. Elle était située à côté de l’ancienne église. Elle était en très mauvais état et ne répondait plus aux besoins. Une nouvelle maison commune et d’école a été construite à partir de 1859 sur l’emplacement de la maison Mathieu dont la commune a fait l’acquisition. Sa construction a été achevée en 1862. Utilisée pour les besoins du culte de 1862 à 1877, ce n’est qu’en 1877 qu’elle sera rendue à sa véritable destination après la fin des travaux de la nouvelle église.

 

L’instituteur Claude Victor MARGUIN a exercé avec talent et dévouement durant 25 ans de 1876 à 1901 à l’école de garçons située au rez-de-chaussée de la mairie. On lui doit notamment ce fameux plan en relief de la commune réalisé au début des années 1880 dont il a fait don à la commune en 1884. Ce plan a été primé à l’époque aux expositions de DOUAI, TOULOUSE et BOURG-EN-BRESSE. Ce plan classé, superbement restauré cette année par Madame Camille ROMEGGIO, a été présenté lors de l’exposition sur l’histoire de la place du village. Il pourra être consulté dans une vitrine à la mairie où il sera mis en valeur en fin d’année.

 

Emile TOURNIER-COLLETTA a également marqué de son empreinte la commune. Ancien gendarme retraité, il a été nommé maire d’Échallon en 1944 par le Conseil de la Résistance. Puis il a été élu en 1945 et réélu jusqu’en 1965. On lui doit notamment le remarquable monument du maquis à la Prairie d’Échallon, érigé en 1947 avec les pierres des fermes brûlées par les allemands en 1944. Il en a fait les plans avec ses enfants Robert et Paul, également résistants.

 

L’Église

L’ancienne église se trouvait sur un plateau assez étroit à cause des montagnes et forêts de sapins. On accédait au village par une échelle, d’où son nom d’Escalonas, plus tard Échallon. L’église fut reconstruite en 1585, achevée en 1589. Belleydoux y participa, non sans controverse, car il s’agissait de leur « église-mère ». En 1731, son clocher en bois fut remplacé par un clocher en pierre.

 

En 1793 les révolutionnaires, au moment de la Grande Terreur, envoient à toutes les municipalités de France, ordre de détruire les clochers, renverser les autels et établir le culte de la raison, à la place du culte catholique, et donc descendre les cloches pour être destinées à la refonte et à la fabrication des canons. Ainsi l’église d’Échallon s’appellera le Temple de la Raison jusqu’en 1801 quand le Concordat rétablira l’Église Catholique.

 

A trois reprises, ordre fut donné aux différents maires de descendre les cloches. Mais on avait compté sans les femmes d’Échallon ! A peine les ouvriers avaient-ils commencé, que des femmes montaient dans le clocher armées de tridents et de piques pour s’opposer à la descente de la cloche qui servait de timbre à l’horloge et au tocsin. Malgré les ordres la cloche resta dans le clocher, mais très endommagée, elle fut remplacée en 1825 et fut appelée la Saint Maurice.

 

En 1840, l’église était dans un état déplorable. Elle fut donc démolie et reconstruite à partir de 1862. Durant la période de reconstruction qui s’éternisera jusqu’en 1877 en raison de multiples malfaçons et de la guerre de 1870, le culte fut célébré dans la nouvelle maison commune.

 

L’école pour jeunes filles et la poste

Au 19ème siècle, l’école des filles est assurée par des institutrices privées ou nomades dans des pièces louées chez les particuliers, puis les sœurs de St Joseph prennent en main l’éducation des « jeunes demoiselles » d’Échallon.

 

Les conditions de logement pour l’école de filles devenant déplorables et le coût des loyers de plus en plus élevé, incitent la commune à construire une école de filles et donc à rechercher un lieu convenable pour l’implanter. Il faut attendre le printemps 1896, pour que le préfet autorise enfin la commune à acquérir les terrains pour la construction de l’école de filles ainsi que l’établissement d’un champ de foire et d’une avenue pour le cimetière.

 

Après un premier projet, fastueux et très couteux proposé en 1882, il faut attendre juin 1894 pour que le Conseil municipal adopte les plans et devis d’une école comprenant deux classes et logements pour les institutrices. Suite aux nombreuses dissensions au sein du Conseil municipal, en particulier pour le vote de l’emprunt, tout se décide enfin en 1896 : l’accord des subventions, l’acquisition des terrains, l’adjudication des travaux, la décision de l’emprunt et les ventes de bois pour le rembourser.

 

En juin 1897, le chantier commence ; les travaux se déroulent rapidement sans problème majeur et le 1er décembre 1899, le maire signe la réception définitive des travaux pour une dépense totale de 26 550 Francs. Après déduction de la subvention de l’état, l’école ne coûte que 13 900 Francs à la commune.

 

Les institutrices laïques en place depuis 1890 et en particulier Léonie HANRIOUD, prennent possession des locaux à la rentrée 1899. Elles assureront avec qualité et sérieux l’instruction des filles du village.

 

La poste

Au début du 19ème siècle, la poste rurale n'existait pas vraiment. Les particuliers devaient aller chercher leur courrier au bureau de poste le plus proche à Chatillon de Michaille.

 

A partir du 1er avril 1830, pour lutter contre l'isolement des populations rurales, la loi "SAPEY" met en place un service de distribution et recueil de courrier à domicile tous les deux jours ainsi que l'installation de boîtes aux lettres dans les communes dépourvues de service postal.

 

En 1845 l’ouverture d’un bureau de distribution des lettres à St Germain de Joux permet une tournée régulière par les facteurs à pied à Échallon. Il faut attendre le 1er novembre 1900, pour obtenir la création d’un établissement de facteur receveur à Échallon.

 

En juin 1907, la suppression du poste de l’école enfantine libère la partie droite de l’école des filles. Le logement et la salle d’école peuvent être affectés à l’installation du bureau de poste et de la cabine téléphonique. L’entrée en jouissance se fait le 1er novembre 1909. Les locaux sont loués à l’administration des Postes et des Télégraphes pour une durée de 9 ans au prix de 150 Francs mensuel.

 

En 1985, la poste est transférée dans la partie gauche du bâtiment de l’école des filles suite à la fermeture de l’école.

 

Cette exposition est le fruit d’une opération globale de restauration, numérisation, analyse scientifique et valorisation des archives communales portée par la mairie mais dont l’association Généalogie et Patrimoine Échallon et Environs (G.P.É.E.) est à l’origine et pour laquelle ses membres se sont beaucoup mobilisés depuis deux ans.

 

L’exposition, dont l’entrée était gratuite, a pu être réalisée grâce à l’aide sous forme matérielle, logistique, financière ou de conseil de la mairie d’Échallon et celle d’Arbent, le Département de l’Ain, la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la Région A.U.R.A., les donateurs via la Fondation du Patrimoine, les Archives Départementales de l’Ain sans oublier la société Rutabaga pour ses superbes impressions sur bois.

 

Enfin merci aux nombreux visiteurs de tous âges qui nous ont fait l’honneur de visiter l’exposition. Ils nous ont fait oublier les heures passées pour les recherches historiques et documentaires, la réalisation des panneaux et l’organisation de cette manifestation.


© 2023-2024 Commune d'Échallon